Noteuse en écriture

Ton petit chien fidèle

Ton petit chien fidèle a cassé ton nouveau jeu.
Sans comprendre il le fixait, remuant la queue...
Ton petit chien fidèle a attisé ta folie :
Cette main sans pitié, qui s'est jetée sur lui.

Il a reçu ta rancune en pleine tête...
Il a courut, mais tu l'as rattrapé.
Par le cou, tu l'as traîné sur quatre mètres..
Par les coups tu as pu mieux le corriger.

Et dans ses crits tu t'es soulagé,
Ton petit chien fidèle s'est acquitté.
Mais il te reste ce fond de rancoeur,
Alors que seul il se fond dans sa terreur.

Ton petit chien fidèle t'as déçu aujourd'hui,
Ta main sans pitié l'a encore corrigé.
Et malgré tous ces coups et tous ces crits,
Ton petit chien fidèle continue de t'aimer.

L’eau qu’il but était fraîche et délicieuse comparée à celle de chez lui, qui avait un goût de calcaire insoutenable. Pour tout dire, elle lui rappelait l’eau de source qu’il allait parfois chercher lors de randonnées en montagne.
Après avoir étanché sa soif il explora encore un peu la pièce, mais ne vit rien d’autre que ce qu’il avait déjà remarqué. Tout semblait vide…Il retourna donc dans le salon, et le balaya du regard. Il ne l’avait pas vraiment regardé la première fois, mis à part le mobilier assez particulier.. Les murs étaient ornés de grandes fenêtres, mais étrangement entourées d’un cadre à la manière des tableaux. Il plissa les yeux et s’approcha de l’une d’elles, curieux. Au dehors, le paysage était plus qu’étrange.. Tout était recouvert de neige, il semblait être au sommet d’une montagne car au loin apparaissaient des pics enneigés. Le vent soufflait, faisant bouger les branches des sapins et tourbillonner les quelques flocons qui tombaient. Thomas avança sa main vers la fenêtre, qui semblait ouverte.. Mais très vite il se rendit compte qu’elle était fermée…Et étonnamment chaude, lorsqu’il appuya ses doigts dessus !
Le contact était rugueux, étrange.
Mais… C’est un tableau.. Se dit-il. Et il avait raison, car après avoir vérifié il était impossible d’ouvrir cette « fenêtre ». De plus, il faisait beau et chaud lorsque les centaures et le chat l’avaient accompagné jusqu’ici !
-Growl…
Thomas tendis l’oreille, certain de ne pas avoir rêvé. Cet étrange grognement étouffé semblait venir de sa droite.. Mais il n’y avait qu’un petit meuble devant un autre « tableau-fenêtre » qui représentait un lac ensoleillé. Le soleil pénétrait d’ailleurs dans la maison, c’était si étrange ! Sur le meuble était posée un petit pot, dans lequel trônait une plante d’un vert très vif.
-Grrrrrowl !
Cette fois-ci, il sursauta.
-Qu’est-ce que..
Il s’avança vers le meuble, certain que le bruit venait de lui. Arrivé tout près, il l’observa avec prudence, sous toutes les coutures.. Mais rien ne semblait anormal. Son regard s’attarda vers la plante. Elle était composée d’épaisses tiges feuillues surmontées de drôles de sphères plus foncées. Il avança les doigts vers elle, quand soudain une large coupure fendit chacune de celles-ci dans le sens de la largeur, découvrant deux rangées de dents acérées de chaque côté de la fente !
-GROWL !!! fit-elle d’un air menaçant.
L’adolescent sursauta une fois de plus et recula vivement, à la fois effrayé et interloqué. La plante happa l’air avec force, ses feuilles s’agitant dans tous les sens
-Gnap ! Gnap ! Gnap !
Ses dents claquaient dans le vide, et Thomas n’aurait pas aimé y laisser traîner les doigts !
-Ca alors..
-Growl !!
Il se gratta la tête, observant l’étrange créature essayer désespérément de l’atteindre. Fort heureusement, elle ne semblait pas pouvoir se déplacer, bien que ses racines ne dépassent étrangement du pot.. Mais soudain, elle se mit à sautiller sur place en prenant appuis sur ces dernières, avec de plus en plus de vigueur.
-Hé !!
Thomas recula encore, ne la quittant pas des yeux. A chaque saut les mâchoires se refermaient immanquablement dans un claquement sonore ; et elle finit même par se déplacer vers lui en sautillant toujours.
-Growl ! Growl ! Gnap !
-Hé la, reste où tu es tu seras mignonne ! Allez, euh.. Ouste !
Il chercha un objet, quelque chose pour la maintenir hors d’atteinte, mais à l’instant même où il avait quitté l’étrange végétal des yeux, celui-ci sauta en bas du meuble et sautilla jusqu’à un rideau, derrière lequel il se cacha dans un grognement moins bruyant que les autres.
-Eh ben ça..
Il observa longtemps le bas du rideau, prêt à la voir surgir n’importe quand.. Ses longues feuilles dépassaient de chaque côté, mais elle ne semblait pas l’avoir remarqué.
Comment se truc fait-il pour me voir ? Se demanda Thomas. Je n’ai pas vu d’yeux..
Finalement, après plusieurs minutes il décida de la laisser tranquille ; après tout elle semblait plus effrayée que lui.. Il s’éloigna, bien qu’un peu inquiet, vers les canapés. Ceux-ci semblaient si confortables ! Il n’avait qu’une envie, c’était s’y allonger. Jetant un dernier regard à l’endroit où était cachée la plante, il s’assied avec délice sur l’un des épais coussins pourpres. Une sensation de chaleur l’envahit alors des pieds à la tête, enfin il se détendait.. Il ferma les yeux, se laissant aller à penser à des choses agréables. Le parfum d’une tarte au four.. La douceur de la tête de Holly.. La chaleur.. Les rires..
-GROWL !
Il sursauta violemment, le cœur battant à tout rompre : Ce fut bien entendu ce moment-là qu’avait choisit la plante pour une attaque-surprise, surgissant de sous le coussin à côté de lui. Mais elle n’était guère rapide, et Thomas eut le temps de bondir sur ses pieds pour éviter la morsure !
-Mais c’est pas vrai ! Comment tu as fais pour te glisser jusqu’ici ?
-RRRRRRRRRRRRR !! Fit la plante dans un claquement de dents frustré.
-Tu vas voir !
Il partit d’un pas furibond vers la cuisine, à la recherche de quelque chose qui aurait pu l’aider. Il réouvrit les placards d’un geste agacé, pour s’assurer qu’ils soient bien vides. A sa surprise ils ne l’étaient plus : Une très haute casserole y trônait, ainsi que de grandes piques à brochettes.
Il marqua un temps d’arrêt. Comment était-ce possible ?
Une nouvelle fois, le garçon avait trouvé exactement ce qu’il cherchait. Apparemment, il suffisait de vouloir quelque chose pour être servit… Sympa !
-Parfait ! A nous deux !
Il saisit la casserole d’une main, et brandit une pique, telle une épée, de l’autre ; tout en s’avançant d’un pas déterminé vers le salon.
Evidemment, la plante n’était plus sur le canapé.. Il revint aux rideaux derrière lesquels elle s’était cachée la première fois, et l’écarta prudemment du bout de sa pique.
-GROWL ! Gnap !
La plante avait aussitôt saisit l’objet entre ses dents, et s’y tenait fermement. Après l’avoir agité dans tous les sens sans succès, Thomas haussa les épaules.
-Après tout..
Il la posa par terre, et l’enferma simplement sous la casserole.
-BONG !
La plante sautait sous sa casseroles furieusement, se cognant violemment à celle-ci.
-Quand tu en auras assez..
Il posa par prudence un gros livre prit d'une étagère sur le dessus de la casserole, afin de s’assurer que la chose ne risquait pas de s’échapper.
-Bong ! Bong !
Sans y prêter plus d’attention, Thomas retourna aux canapés dans un bâillement contrarié. Cette fois-ci il s’y allongea en soupirant, et ferma les yeux avec fatigue.. Immédiatement, il sombra dans un profond sommeil….