Je paniote sur le clavier de mon ordinateur. La fenêtre est ouverte, la nuit est tombée mais dehors la fête bas son plein. J'entends de la musique, et des crépitements dans le ciel. Moi aussi je veux les voir, les feux d'artifice. Je monte sur la terrasse, mais tout ce que j'aperçois, ce sont des lumières rougeatres sur un fond noir, parsemé d'étoiles. J'aurai du le savoir pourtant, les fêtes ne sont pas pour moi, les feux d'artifice ne le sont pas plus.
Il y en avait, autrefois, dans mes yeux. Quand j'étais près de lui. Mon visage était en permanence doté d'un sourire s'étalant jusqu'aux oreilles. Parfois, un voile de tristesse tentait de prendre le dessus, mais je le combattais, avec mon armée d'illusions. Le général Espoir était mon plus fidèle soldat. Pourtant un jour, il a été tué au combat. Avec lui, beaucoup de rêves périrent. C'est à ce moment que mes yeux sont devenus ternes. C'était désormais la réalité qui les habitait, ma réalité... la solitude.
J'aimerai tellement être comme les autres, et même plus. J'aimerai danser sous les lumières du soir, insouciante... dans ses bras. Les feux d'artifice quitteraient le ciel, pour se reloger dans mes yeux.
Mais il est déjà trop tard. Le temps de le formuler, les douze coups de minuit ont sonné, et le rêve s'est envolé... Je suis de retour dans ma chambre, seule, à des kilomètres de la fête.