Je me lance!

Le secret de la forêt

Chapitre1

- Hélène!, descends les boîtes du sous-sol et n’oublie pas celle de la vaisselle!
La mère d’Hélène criait du haut des escaliers tandis qu’elle préparait d’autres boîtes.
- Et place-les comme il le faut dans le camion!, je veux avoir de la place pour ma petite table!
Hélène monta péniblement les escaliers vers la porte d’entrée chargée de deux grosses boîtes.
- Oui, maman, j’arrive!
Elle travaillait depuis le jour précédent, rangeant des choses, ramassant d’autres, aidant son père et sa mère ainsi que son frère; mais aujourd’hui le camion était arrivé et c’était à elle d’y mettre la plupart des boîtes.
Elle avait attaché ses cheveux en queue de cheval et portait un vieux jeans ainsi qu’un vieux chandail rouge par cette journée de chaleur du mois de juin.
La famille Dumont déménageait. Ils quitteraient leur minuscule maison située au centre-ville de Montréal pour partir dans un quartier en construction dans une zone rurale. « Un quartier de rêve! », avait dit son père ainsi que beaucoup d’autres personnes en voyant le plan du futur quartier. En effet, ce serait un énorme quartier contenant des belles maisons, des parcs, un énorme centre d’achats à proximité…etc. L’endroit rêvé pour n’importe qui, voulant emménager dans un endroit tranquille et beau.
Hélène était sans doute la plus enthousiaste de toute sa famille mais quelque chose la tracassait depuis quelques mois après avoir lu les journaux : « Mort de trois ouvriers dans la zone de XXX.*Cause : inexpliquée. »
; « Machines brisées et maintenant hors de service, dans la zone de XXX. » ; « Ouvriers gravement blessés proche de XXX. »
Toutes ces nouvelles, ainsi que beaucoup d’autres étaient apparues dans les journaux des mois derniers durant les débuts de la construction du nouveau quartier XXX. L’énorme forêt XXX devait être rasée afin de donner place au futur quartier résidentiel. Une forêt qui recouvrait bien plus de la moitié de tout le territoire et qui devait avoir disparu d’ici la fin de l’année. Ors, tous ces incidents donnaient depuis le début une très mauvaise impression à Hélène, même si elle ne pouvait expliquer ce que c’était. La forêt XXX avait une très mauvaise réputation. Beaucoup de légendes couraient là-dessus depuis bien longtemps. Certaines personnes disaient que des animaux étranges et maléfiques y régnaient, d’autres que quiconque qui oserait y entrer ne ressortirait jamais plus, d’autres, et le récit qu’inquiétait le plus Hélène, disaient qu’un mauvais esprit hantait la forêt et chassait les hommes, proclamant son territoire.
Hélène essayait en tout temps de chasser cette pensée de son esprit; comment pouvait-elle penser à des choses négatives le jour du déménagement tant attendu?
On entendit des pas sur l’entrée, Bernard, le père d’Hélène, était arrivé.
- Est-ce que toutes les boîtes sont dans le camion!?, cria-t-il à quiconque dans la maison.
Hélène était rentrée par la porte de derrière, pensant qu’enfin elle pourrait avoir un petit moment de tranquillité pour se reposer mais elle se trompa sur ce sujet.
- Il manque encore la boîte de vaisselle!, Hélène!, tu l’as emmenée!?, cria Brigitte, sa mère.
- Oh!, j’ai oublié maman!, dit-elle en se dirigeant vers la porte d’entrée pour chercher la boîte.
Elle avait tellement hâte à arriver chez elle qu’elle ne pensait plus qu’à ça. Mais quelle était donc cette horrible pensée qui hantait Hélène depuis bien des mois? Elle ne pouvait s’en débarrasser ni, encore moins, s’empêcher d’y penser. « Ce n’est que les nerfs », se disait-elle, mais ce n’était pas assez pour la convaincre.
Tout le monde monta en voiture enfin, pour le départ. Bernard et Éric, le grand-frère d’Hélène, iraient dans le camion tandis qu’elle et sa mère les suivraient en voiture. En arrivant sur leur nouvelle rue, Hélène constata qu’ils seraient l’uns des très peu de gens qui vivraient là pour quelques mois. C’était une rue très longue mais il n’y avait que quelques maisons dont la sienne. Des machines et des ouvriers travaillaient par-ci par-là, on pouvait voir plusieurs terrains vagues et, à moins d’un kilomètre, la fameuse forêt XXX. Depuis qu’Hélène avait vu la forêt, en voiture, elle n’arrivait presque pas à y croire, qu’elle se trouvait et y vivrait tout près. Cette forêt dont elle avait entendu toutes les légendes, dont elle en avait entendu parler, cette forêt où elle s’était promis de ne jamais y aller.
Une fois arrivés, Hélène aida son Bernard et Éric à descendre des boîtes et des meubles du camion et se dirigea par la suite vers sa nouvelle chambre avec ses boîtes qu’elle déposa sur son lit pour se diriger par la suite vers sa fenêtre. Elle avait une superbe vue sur la forêt. « Pas la forêt! », pensa-t-elle, « J’en ai déjà assez de cette maudite forêt! » Elle regretta tout d’un coup de ne pas avoir encore de rideaux. Hélène ne voulait plus rien savoir à propos de cette forêt; elle hantait son esprit depuis des mois et lui faisait se sentir mal-à-l’aise. Elle décida de l’oublier le plus possible et de ne pas regarder par la fenêtre tant qu’elle n’aurait pas disparu. Disparaître!, c’est qu’elle voulait que fasse la forêt; une fois partie, elle n’y penserait plus, plus jamais!

L'est où ta note Lio ?