Imalia

Merchi!!

Chapitre 3

-Aknar, descend enfin ! Ce ne sont pas des manières de se comporter !
Ce n’est pas vrai… Non, je refuse de croire ça ! Je SUIS dans mon lit ! Ordonna Thomas intérieurement.. En vain, bien entendu.
-Je… Je vous somme de me laisser rentrer ! Dit-il d’une voix ensommeillée. Ramenez-moi chez moi !
Aknar, qui n’avait pas bronché, sauta sur son ventre en couinant
-S’il vous plaît noble Humain ! Nous avons tant besoin de vous !
Ses grands yeux oranges étaient larmoyants, et son timbre encore plus aiguë que tout à l’heure.
-Descend de mon ventre s’il te plaît…
-Pitié…
Thomas l’observa. Il n’avait pas vraiment fait attention à lui lorsqu’il était tombé sur cette planète.. Aknar avait de longues oreilles, un épais pelage roux, de grands yeux en amande.. Il faisait vaguement penser à un chien tout poilu, ceux qui sautent partout lorsqu’ils voient leur maître. Mais… Les yeux du jeune homme s’arrêtèrent sur le sommet de son crâne : Là, deux petites cornes perçaient le crâne touffu de l’animal.
-Aknar ça suffit, retenti la voix du second centaure ; descend !
Penaud et confus, Aknar lança un dernier regard suppliant à Thomas avant de sauter à terre. Alors, celui-ci se redressa, et regarda ceux qui étaient dans la maison. Le chat était assis, l’air parfaitement serein et confiant, comme lorsqu’il l’avait vu quand il est tombé. A côté de lui, le centaure brun jetait un œil agacé à Aknar, qui s’était assis près du chat blanc.
Le chat pris la parole, de sa voix douce et cristalline :
-Bien, nous allons pouvoir discuter, maintenant que tu es parfaitement reposé.
C’était vrai, il ne s’était jamais senti autant dynamique et frais. Il se contenta de hocher la tête. Malgré son profond désir de repartir aussi sec, la voix féminine du chat était si mystérieuse qu’il fut piqué par la curiosité, et décida de l’écouter.
-Je me nomme Myriah, poursuivit celui-ci. Voici Himous –Le centaure inclina la tête respectueusement- et, oh tu le connaît déjà –Myriah sembla sourire.. Sans vraiment le faire. C’était très étrange- Aknar est un Rejtak.
Aknar sourit pour sa part de toutes ses dents, et Thomas le soupçonna de vouloir l’attendrir.
-Mais.. Il n’y a pas Azrael ?
Le centaure fronça les sourcils.
-Tu parle sûrement d’Azareth. Il est parti prévenir les autres, concernant ton arrivée.
Thomas eut un rire ironique
-Ah ! Dommage, ça ne sert pas à grand-chose.. Puisque vous allez me ramener chez moi.
Himous et Aknar échangèrent un regard inquiet, et le chat repris, calmement.
-Écoute au moins ce que nous avons à t’apprendre.. Tu décideras ensuite.
-Bien, concéda-t-il. Allez-y. Mais vite, je ne voudrais pas que ma mère ait vent de mon absence..
Le chat ne sembla pas prêter attention à cette remarque.
-La maison est-elle assez confortable ? Demanda Himous d’un air inquiet
-Euh.. Oui oui, bien-sûr.. Répondit-il machinalement. Puis, regardant le centaure : Ils sont très bien tes canapés.. Mais je me demande..
-Oui ?
-Tu t’y assois toi ? Enfin, je veux dire.. Il jeta un regard appuyé sur les sabots du centaure, ce qui eut pour effet de le faire éclater de rire
-Eh bien, oui ! Enfin, je m’y couche vois-tu, lorsque je suis très fatigué. Il est conçu spécialement pour ne pas se déchirer bien-sûr, ce qui le rend parfait pour les centaures et..
-On se croirait dans une page de publicité, le coupa le jeune homme sans aucun gêne.
-Pardon ? Demanda Himous avec curiosité.
-Non rien.. Et c’est là que tu dors ? Je n’ai pas vu de chambre..
-Je dors debout, comme tous les centaures.. Enfin, je crois que Myriah voulait te parler, répondit-il avec un regard penaud vers le chat.
-Merci Himous, fit celui-ci en hochant la tête.

-Merci Himous, fit celui-ci en hochant la tête.
Thomas se tourna vers lui sans un mot de plus.
-Tu es donc sur Imalia, reprit Myriah. Que sait-tu d’elle ?
-Jamais entendu parler.
Himous et Aknar échangèrent un nouveau regard, surpris.
-Alors, autant commencer depuis le début. Cette planète est totalement dépendante de la tienne. Et pour cause, ce sont les humains qui l’ont créé..
-Quoi ?! Allons, ils s’en seraient ventés ! Ca se saurait !
Le chat secoua la tête négativement
-Eh bien, après m’être penché sur la question, et compte tenu du fait que tu n’étais pas au courant de son existence, nous pensons que vous-même l’avez créé inconsciemment. Il y a une chose importante à savoir : L’imagination Terrienne n’a pas de limites. Et, c’est d’elle qu’est né la Fille de Gaïa…
Thomas buvait ses paroles, bien qu’il eut du mal à les croire.
-Chaque fois qu’un humain imagine une créature, poursuivit Myriah, un être primitif se crée sur Imalia. Un de ceux que vous appelez « bactéries ». Cet être unicellulaire et non doué d’intelligence évolue, se développe. Il va évoluer si vite et à tel point qu’il va passer du stade où il appartenait à l’infiniment petit, à celui de notre échelle, quelques temps plus tard. Tu l’aura compris, il aura évidemment les caractéristiques imaginées par son créateur terrien.
-Vraiment ?!
Thomas était fasciné. Il était rare qu’une histoire l’intéresse dès les premiers mots, mais il espérait que le chat lui dise la vérité… D’ailleurs, comment expliquer la présence des centaures et du Rejtak s’il mentait ? Une hypothèse lui vint à l’esprit, sur la vie de ces étranges personnages..
-Mais alors, demanda-t-il, il doit y avoir des tas d’animaux ridicules.. Des monstres roses à poids bleus ! Tout le monde n’imagine pas de magnifiques êtres doués d’une extrême intelligence..
D’ailleurs, il se demanda si les créatures crées par les humains étaient douées de l’intelligence qu’ils leur imaginaient. Les questions se bousculaient dans sa tête, mais il n’osait pas les lui poser en même temps.
-Je devine que tu es troublé. Tu as raison, tout le monde n’imagine pas cela. Et évidemment, il faut que le créateur imagine un certain nombre de critères pour que la bactérie puisse évoluer correctement: Niveau d’intelligence, de force physique, goûts, appartenance au bien ou au mal… Ceux qui imaginent de ridicules êtres prennent rarement la peine de leur donner toutes ces aptitudes. Et les bactéries qui en sont dépourvues sont incapables de mener leur évolution à terme. Elles périsse donc au bout de quelques temps..
Thomas hocha la tête, comprenant parfaitement ce qu’il voulait dire.
-Pour en revenir à ce pourquoi tu es là, repris le chat, il faut préciser que les créatures ne sont pas mélangées entre elles. Imalia est divisée en deux, par une paroi invisible et, jusqu’à ce qui correspondrait à deux semaines pour toi, indestructible.
Immédiatement, Thomas se demanda ce que pouvait en être l’intérêt, mais Myriah ne lui laissa pas le temps de poser la question :
-Cette paroi sépare le Bien du Mal. Les créatures dont le cœur est noircit passent immédiatement du côté du Mal, et inversement. C’est pourquoi nous n’avions aucun problème pour déceler les traîtres… Le côté du Mal est aride, sombre, la terre y est rouge comme le sang, une constante odeur de souffre flotte dans l’air.. Ses habitants souffrent énormément de la faim, de la chaleur, si bien qu’ils s’entretuent à longueur de journée. Il est très difficile de repasser du côté du Bien, car l’atmosphère est si difficile à supporter que tous ceux qui y vivent ont des envies sanguinaires.

J'aime beaucoup !! C'est très imaginatif !!

Merci!!

Myriah marqua un temps d’arrêt, soupira, puis repris :
-Du côté du Bien, tout est vert et la terre est si généreuse, qu’il est rare de devoir tuer pour se nourrir. Le temps est quasiment toujours beau, contrairement au côté du Mal où les jours sont orageux ; les séismes nombreux, les volcans entrent en éruption sans prévenir…
Thomas fut révolté par ce fonctionnement
-C’est injuste !
Myriah plongea alors ses yeux turquoises dans ceux du jeune homme.
-Est-ce plus juste chez toi, Thomas ?
Il réfléchit un instant, repensant à ses cours d’Histoire. Les pays du Nord vivant globalement d’abondance et de prospérité ; les pays du Sud mourrant de faim..
-Non, murmura-t-il, je ne crois pas…
Les trois étranges personnages approuvèrent d’un signe de tête.
-Nous ne sommes pas plus injuste que nos créateurs, dit Himous d’une voix grave.
-Et ce sont de vrais méchants ! Si tu les croisais, tu te dirais tout de suite qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent, fit Aknar de sa voix stridente. Même s’ils n’ont pas choisit…
Thomas n’osa plus rien ajouter à ce sujet, plus honteux qu’autre chose.
-Mais..risqua-t-il, que se passe-t-il si une créature n’est ni bonne ni mauvaise ? Elle peut très bien avoir un bon fond.. Mais agir mal..
Aknar eut un mouvement en arrière, et hocha vigoureusement la tête
-Oui noble Humain ! Oui ! C’est vrai ! Fit-il d’une voix stridente, Mais elles ont forcément plus de Bien ou plus de Mal dans le cœur…
-C’est exact, Aknar, repris Myriah d’une voix profonde, mais Thomas doit aussi comprendre que ces êtres sont conditionnés pour être bienveillants ou vicieux. Si tu né dans un milieu très à cheval sur les principes, où les gens sont tous particulièrement aimables et aiment aider, tu as bien plus de chances de devenir comme eux que de devenir un assassin. Cela s’appelle la socialisation. Comprends-tu toujours ?
-Oui.. Fit-il d’une voix pensive. Mais il arrive qu’à force d’être conditionnés, ce soit le contraire qu’il se passe..
-C’est vrai. Et dans ces cas là sur Imalia, ceux qui régissent ainsi passent de l’autre côté du mur. Mais depuis peu, le mur connaît des brèches. Le côté du Bien n’a jamais eu à combattre, contrairement au côté du mal… Et les créatures mauvaises qui passent par l’une des brèches font un véritable massacre. Elles tuent sans relâche, vengeant leurs années de souffrances et assoiffant leurs instincts meurtriers..
Aknar se recroquevilla sur lui-même, visiblement terrorisé.
-Un massacre ! Répéta-t-il, Et nous allons tous mourir !!
Thomas haussa les épaules
-Je ne vois pas en quoi je pourrais vous aider.. Vous aimeriez peut-être que je me fasse tuer à votre place ?
Le chat secoua la tête négativement.
-Les brèches ont été causées par un humain… Il y a peu, un Terrien est arrivé sur Imalia, dans le camp du Mal. C’est lui qui a pris du pouvoir, et qui a ouvert la paroi de Séparation. Nous ne savons pas comment l’arrêter, ni combler les brèches..
Outré, l’adolescent commença à manifester des signes d’agacement
-Je ne paierais pas pour les fautes d’un autre ! Je me fiche que ce soit un Terrien qui ait fait ça, je refuse de prendre des risques pour des « gens » que je ne connais même pas !
Aknar baissa les yeux, il avait craqué. De grosses larmes s’écrasaient sur le parquet, et Thomas ne put s’empêcher de s’en vouloir d’avoir été si brutal.
-Nous ne t’obligeons à rien, risqua le chat d’une voix douce et posée. Mais de grâce, prend la peine de réfléchir. Tu ne sais même pas ce que nous allons te demander. Ta conscience supportera-t-elle le poids de la mort de la moitié des habitants d’une planète ?
L’adolescent marqua un temps d’arrêt, songeur.

L’adolescent marqua un temps d’arrêt, songeur.
-Bien.. Après tout je n’ai rien à perdre à vous écouter !
-Exact. Je disais donc, tout a commencé avec cet humain. Il a rejoint notre planète, j’ignore encore comment.. Tout ce que je sais, c’est que quelqu’un a ouvert le passage entre nos deux mondes. Or, cela nous pose un grave problème, car ce qui permet de le faire se trouve chez nous, dans le camp du Bien : Mais la personne qui l’a ouvert n’avait probablement pas de bonnes intentions. Nous pourrions supposer qu’un être mauvais ait trouvé le moyen d’ouvrir le passage tout en restant du côté du Mal.. Comme tu l’a vu, la porte est cachée des regards humains. Si je ne t’avais pas poussé, jamais tu ne serais tombé.. Il a donc fallut en plus que cet être vienne chercher l’humain qu’il savait préalablement mauvais ; car s’il était bon il aurait atterrit du côté du bien.. Comprends-tu ?
-En gros, le méchant a ouvert la porte et il a poussé un humain méchant dedans.
-Heu.. Oui, c’est un bon résumé !
-Mais, demanda Thomas, comment l’humain en question a-t-il fait pour créer ces brèches ?
-Nous l’ignorons, répondit le chat, baissant le regard.
-Donc, cela supposerai que celui qui a ouvert la porte savait que l’humain réussirait à détruire en partie la paroi ?
-Certes, nous pouvons supposer cela.. Mais rien n’est simple.
-BONG !BONG ! GROWL !
Himous fronça les sourcils et tourna la tête vers la casserole posée au sol, tandis que le chat, Aknar et Thomas suivaient son regard.
-Mais..Commença le centaure
-Euh.. Oui, j’ai eu.. Un problème avec la.. La chose.. Balbutia Thomas
Himous éclata d’un rire tonitruant, et s’avança vers la casserole.
-Oui, j’avais oublié de te prévenir pour Krunch ! Elle est un peu agressive avec ceux qu’elle ne connaît pas.. Hein ma grosse?
Il libera la plante de sa prison, et celle-ci se mit à couiner de façon reconnaissante.
-Ah parce que…C’est apprivoisé ? Fit l’adolescent d’une voix hésitante.
-Bien-sûr qu’elle est apprivoisée !
Il prit sans crainte le pot de la plante et reposa celle-ci délicatement sur le meuble. La plante semblait un peu patraque, sans doute dû aux nombreux coups qu’elle avait donné dans la casserole !
-Et puis il ne faut pas trop la stresser, sinon elle va perdre des feuilles..
-C’est plutôt elle qui m’a stressé.. Marmonna Thomas en regardant Krunch d’un air boudeur.
Tout le monde sourit à ces mots, tandis qu’Aknar regardait le jeune homme avec sa curiosité habituelle.
-Il n’y en a pas sur terre ?
-Euh pas vraiment non ! Nous avons plutôt des chiens et des chats pour nous tenir compagnie..
-Quel drôles de compagnons ! Chez nous ce sont les végétaux qui nous tiennent compagnie !
Thomas sourit
-Nous avons des animaux de compagnie, et vous des végétaux.. C’est logique, puisque tous les animaux parlent ici d’après ce que j’ai compris ?
Aknar hocha vivement la tête
-Tous les animaux ! Sauf ceux dont l’évolution n’est pas assez avancée. Les végétaux grognent ou couinent, mais ils ne parlent pas !
-Sympa.. Répondit Thomas en regardant Himous gratouiller amoureusement l’une des « tête » de la plante.

-Sympa.. Répondit Thomas en regardant Himous gratouiller amoureusement l’une des « tête » de la plante.
-La mienne est très recherchée ! Fit ce dernier avec enthousiasme. Et puis, je m’en occupe bien alors elle est très belle. Regarde cette couleur luisante ! Et puis, elle a bon caractère..
On aurait dit que Himous faisait une publicité pour un produit de consommation.
-Tu lui apprends des tours ? Demanda le garçon d’un ton légèrement moqueur.
-Bien-sûr ! Répondit Himous. Elle est intelligente Krunchy ! Regarde :
Il tapota le bord du meuble avec ses doigts. Aussitôt, la plante se mit à sautiller avec vigueur de la même manière que lorsqu’elle voulait mordre Thomas.
-Eh bien.. Bravo..
Très utile, songea-t-il avec ironie.
Himous ouvrit un tiroir et en sorti une sorte de biscuit, qu’il lança en direction de la plante. Celle-ci sauta plutôt souplement, saisissant le biscuit au vol, et l’engloutit sans plus attendre.
-Et, comment fait-elle pour voir ? Elle a des yeux ?
Il se leva pour aller observer la plante de près, maintenant qu’elle était calme.
-Non non, répondit le centaure, visiblement fier de pouvoir présenter sa plante. Elle sent, voilà tout. C’est très sensible une plante.. Elle détecte la chaleur, les mouvements, le timbre de la voix..
-Donc elle a des oreilles.
-Mais non, le timbre ! Les vibrations quoi..
Le chat attendait patiemment, toujours assit près des canapés, faisant doucement aller sa queue de gauche à droite.
-Il y a beaucoup de choses à découvrir ici, dit-il de sa voix claire. Tu n’es pas au bout de tes surprises, Thomas…
Thomas eut un petit sourire et retourna près du chat. Il commençait à apprécier ces étranges personnages, qui ne le regardaient pas de haut, et étaient au fond très sympathiques.
-Qu’est-ce qui vous fais croire que je vais rester ? Demanda-t-il avec malice.
Myriah sembla sourire, plissant ses grands yeux bleus.
-Hum.. Mon instinct !
Elle lui fit un clin d’œil complice avant d’ajouter :
-Je ne me trompe que très rarement..
Thomas fronça un sourcil sans cesser de sourire
-Je serais capable de partir juste pour te contredire !
Les moustaches du chat frémirent.
-Je sais ! Répondit-il d’un air faussement appuyé.
Thomas eut un léger rire, et se rassied finalement sur le canapé, tandis que Aknar _Qui l’avait suivit pas à pas_ sauta à côté de lui.
-Vous allez rester n’est-ce pas ?? Demanda-t-il avec espoir ,ses grands yeux oranges brillants d’émotion.
Mais Thomas secoua la tête.
-Je crains que..
-Silence !
La voix grave de Himous en avait fait sursauter le jeune homme. Le centaure levait la tête, ayant l’air d’écouter quelque chose..
-Quelqu’un vient, repris-t-il. C’est un galop, mais pas celui d’Azareth…
Tous les regards se tournèrent vers la porte. Effectivement, on entendait un galop sourd et rapide, se rapprochant de plus en plus… L’animal devait être d’une taille considérable. Ce n’était pas un cheval.. Du moins, pas un cheval comme ceux que connaissait Thomas.
Il ne s’arrêta pas devant la porte : Celle-ci s’effondra dans un craquement assourdissant, et une énorme masse noire où deux yeux rouges étincelaient apparut dans l’encadrement…

Nouvel artiste Nombre de messages : 48 Date d'inscription : 06/10/2006

Aaahhh la suiite vite !! [ton roman est vite devenu ma drogue mdr XD !] Franchement j'adore, j'ai lu tout d'un coup et c'est extra ! tu pourrais même envisagé de faire de ça un livre, qui sait ! en tout cas moi je le lirais

Mdr!
T'as eu de la lecture aujourd'hui dis-donc
En faire un livre est bien mon intention
Je poste la suite dans pas longtemps!

Et voilàààà:

Chapitre 4

Himous étouffa un juron et bondit devant Thomas, le cachant de cette créature, tandis que celui-ci s’enfonça dans le canapé, comme si cela pouvait le protéger... Un ricanement lugubre se fit entendre, et celle-ci, nullement effrayée, avança de quelques pas.
-N’approche pas, fils de Satan !! Tonna Himous
Le chat fit le dos rond, couchant ses oreilles et émettant un feulement menaçant. Quant à Aknar, il bondit sur les genoux de Thomas, visiblement terrorisé.
En entendant le chat gronder, la voix forte et grave de la créature résonna à nouveau dans un rire mauvais et sinistre. N’y tenant plus, Thomas se décala pour voir de quoi il s’agissait. C’était en réalité la chose la plus effrayante, mais aussi la plus belle qu’il ait jamais vu.
Là, debout de toute sa hauteur, se tenait une licorne noire comme la nuit. Massive, robuste, elle dévisageait le garçon de ses yeux de braise avec un amusement mauvais. Son épaisse crinière noire voletait en arrière, poussée par un vent invisible, tandis que derrière elle les rayons du soleil entrant dans la maison la rendait encore plus ténébreuse, à cause du contre-jour. Elle baissa sa majestueuse encolure, faisant basculer ses crins vers l’avant, pour mettre sa tête à la hauteur du chat.
-Et comment vas-tu nous affronter dans cet état, ma pauvre Myriah ? Regarde toi.. Les rôles sont inversés on dirait !
Froide, mauvaise, agressive, sa voix était le mal incarné. Son souffle glacial formait un nuage flottant devant sa bouche lorsqu’elle parlait, et devant ses naseaux lorsqu’elle se taisait. La corne qui ornait son front luisait malgré la luminosité peu importante qui régnait, cachée par la carrure imposante de l’animal. Thomas avait les yeux fixés sur cette corne. Elle était si longue et fine, mais semblait tellement robuste en même temps..
Pour toute réponse le chat coucha un peu plus les oreilles, visiblement très agacé.
-Vas-t-en ! Repris Himous avec colère, mais on percevait aussi une pointe d’étonnement dans sa voix. Tu n’as rien à faire ici, rentre chez toi !
-Hummm… Je ne vais pas laisser passer cette occasion mon vieux centaure… Son regard dur et fier croisa celui, incrédule, de l’adolescent.
Sur ces mots, rapide comme l’éclair, l’animal bondit en avant vers Thomas qui n’eut pas le temps de réagir, prêt à le transpercer de sa longue corne pointue. Celui-ci ferma simplement les yeux, pétrifié.. Mais Himous, lui, était tout à fait préparé à ce genre de mouvements. Il attaqua en même temps qu’elle, se retournant tout en bondissant pour lui décocher une ruade dans l’encolure. La licorne la reçu de plein fouet dans un hennissement strident, et chercha aussitôt à frapper le centaure, fulminant de rage en agitant sa tête de haut en bas. Himous lui tournait le dos, prêt à la frapper de ses postérieurs à la moindre tentative d’attaque. La licorne s’élança de nouveau, essayant de l’attaquer par côté. Le bruit de leurs sabots résonnait dans la petite maison, et Aknar se recroquevillait de plus en plus sur les genoux de Thomas, cachant ses yeux sous ses pattes.
L’adolescent n’osait pas regarder. Il fixait le sol, où se dessinaient les ombres gigantesques des combattants équins. Quant au chat, il se glissait silencieusement jusqu’aux deux combattants, prenant garde de ne pas prendre de coups et se faisant le plus discret possible. Mais il n’eut pas besoin d’intervenir : Tout le monde s’immobilisa soudain, tendant visiblement l’oreille.
Un sourire triomphant se dessina sur le visage de Himous.
-Eh oui.. Fallait venir avant !
La licorne secoua son encolure, faisant voler sa crinière, et se cabra de toute sa hauteur, splendide et sauvage. Elle jeta un œil agressif vers la porte. Là, dans l’encadrement où elle se tenait quelques instants auparavant, Azareth venait de s’arrêter et regardait la scène avec étonnement. Derrière-lui était venue une foule de créatures de toutes sortes, qui se poussaient pour regarder ce qui se passait.. Himous se replaça devant Thomas pour éviter une éventuelle ultime tentative de la licorne, mais celle-ci leur lança un regard méprisant et retomba sur ses larges pieds dans un hennissement cette-fois étouffé.

Sa y est.. Tu veux me faire mourirr ou quoi?? Je suis trooop impatiente de voir la suite!!!Vive toi!!!^^
Sinon, l'aparence de la lic' me rapelle quelqu'un.. Es-ce normal??^^

Eh oui on aborde la partie qui n'a pas été publiée sur CdO ^^
Concernant la licorne, je l'avais écris avant d'avoir cette splendide photo

Lol, le hasard fait parfois bien les choses^^

Himous se replaça devant Thomas pour éviter une éventuelle ultime tentative de la licorne, mais celle-ci leur lança un regard méprisant et retomba sur ses larges pieds dans un hennissement cette-fois étouffé.
-Eh bien, protégez bien votre petit sauveur, si vous n’avez que ça à faire, lança-t-elle de sa voix glaciale. Cela vous sera bien inutile, vu le dévouement qu’il vous porte…
Elle se tourna vers la porte, les gens bloquant le passage. Couchant ses oreilles, elle baissa son encolure et découvrit ses dents, menaçante.
-Dégagez !
Elle pris un furieux galop, forçant le passage pour sortir de la maison, lançant de violentes ruades dans le vide. Les créatures bondissaient sur le côté pour l’éviter, on eut dit un boulet de canon que rien ni personne n’aurait pu arrêter. Azareth s’était vivement décalé aussi, puis entra dans la maison en ce grattant la tête
-C’était…
-Oui, acquiesça Himous d’un ton grave. Hélas, c’était bien lui.
-Ouille.. Répondit son comparse d’une voix à la fois déçue et étonnée.
Tout le monde paraissait extrêmement gêné, et souvent les centaures posaient un regard inquiet sur Thomas. Celui-ci souleva Aknar qui était toujours sur ses genoux, et le posa à côté de lui avec agacement.
-Comment le connaissez-vous, si le mur vous empêchait de vous voir ? demanda-t-il, soupçonneux.
-Le mur est invisible, répondit Azareth du tac au tac. On peut se parler de part et d’autre de cette paroi.. On s’est déjà vu comme ça, avec ce sacré bestiau.. Mais à l’époque il était…Différent, disons.
Thomas n’insista pas, de toutes façons il se fichait de savoir quoi que ce soit sur ce monde, finalement bien stupide à son goût. Cette bestiole avait voulu le tuer, et il n’allait pas rester ici une minute de plus !
Il se leva de nouveau
-Bon, eh bien messieurs, et… mademoiselle… Le chat le dévisagea de son regard perçant. Ravi de vous avoir rencontré, mais je crois que nos chemins se séparent. Comment puis-je rentrer chez moi ?
Il ne regarda pas le petit Aknar, connaissant d’emblée sa réaction. Même s’il refusait de l’admettre, c’était une créature très attachante..
-Eh bien.. Par la porte, fit Azareth en désignant l’encadrement de la porte. Celle-ci était sur le sol, complètement détruite par le poids et le coup que lui avait porté la licorne.
Thomas s’en approcha avec prudence, suivit par le centaure qui n’ajouta pas un mot. Tous les autres le regardaient partir silencieusement, sauf Aknar, secoué de sanglots.
Lorsqu’ils eurent franchit l’encadrement, des voix s’élevèrent.
-C’est lui !
-Le voilà, c’est Thomas !
-Regarde, il est arrivé ! Azareth n’avait pas menti !
-Il nous sauvera !!
Thomas balaya la foule du regard, incrédule. Toutes sortes de créatures le dévisageaient, folles de joies. Des cris d’enthousiasme et d’allégresse fusaient, les gens se bousculaient pour mieux apercevoir l’adolescent. Un elfe aux oreilles pointues souleva un petit elfe qui devait être son fils, pour que celui-ci puisse le voir. L’assemblée était composée d’êtres de toutes tailles, de tout aspects…
-Qu’est-ce que c’est que tout ça, murmura-t-il.
-Ton fan club, répondit Azareth d’un ton maussade. Annonce-leur la nouvelle toi-même..
-Je n’annonce rien du tout, répliqua-t-il, agressif. Je rentre chez moi, point barre !

Nouvel artiste Nombre de messages : 48 Date d'inscription : 06/10/2006

Vite la suite XD mdr

Walaaa ^^

Je n’annonce rien du tout, répliqua-t-il, agressif. Je rentre chez moi, point barre !
Devant lui, un petit garçon à la peau bleue pâle et aux yeux rouges vifs le regarda d’un air foudroyé.
-C..Comment ? Thomas ne nous sauve pas ?
-Quoi ?
-Qu’a-t-il dit ? Il ne nous sauve pas ?
-Thomas s’en va ! Thomas s’en va !
La foule s’agita quelques secondes, puis chacun se tût pour écouter le jeune homme, le regard anxieux.
Devant le silence oppressant qui régnait, le garçon laissa échapper, avec son habituel ton sur la défensive :
-Déjà je ne vous ai rien promis ! Ses poings se serrèrent. Le centaure s’était permit de parler en son nom, déblatérant des annonces qu’il n’avait jamais eu l’intention de donner !
Azareth poussa un soupir.
-Tu ne sais même pas ce que l’on attend de toi…
-Et alors ?! Si j’avais quelque chose à dire à ces gens, je l’aurais dis moi-même !
-Je n’ai fais que leur apporter un peu d’espoir enfin ! Le centaure commençait lui aussi à s’énerver. Il faut dire que la rage de l’adolescent était bien souvent contagieuse..
-De l’espoir ? En leur disant uniquement ce qu’ils ont envie d’entendre ? Tu leur a apporté de faux espoirs, rien d’autre !
Azareth de répondit pas. Son visage jovial s’était fermé, ses traits s’étaient durcis.
Et dans ce silence s’éleva le sanglot d’un enfant. Enfin.. D’une jeune créature, disons. Thomas réalisa alors que cette petite querelle avait une bonne centaine de spectateurs… Il s’efforça de donner à son visage une expression moins haineuse avant de se tourner vers la foule. Mais là, devant tous ces visages déçus, les yeux des enfants larmoyants, les couinements d’Aknar qu’il entendait malgré l’attention qu’il portait à les ignorer, Thomas ne put s’empêcher de s’en vouloir. Il n’avait même pas attendu qu’on lui dise ce qu’il fallait faire, peut-être serait-ce plus simple que prévu ? Il soupçonna une quelconque magie lui donner ce sentiment de pitié pour tous ces habitants, car sa vision changea plutôt subitement. Il n’arrivait même plus à en vouloir au chat de l’avoir emmené de force..
-Très bien, murmura-t-il. Retournons à l’intérieur. Je vais vous écouter.
Il regarda la foule et repris plus fort
-Je vais réfléchir, ça ne veut en aucun cas dire que je vais vous sortir du pétrin en claquant des doigts..
Les cris s’élevèrent à nouveau, les sourire réapparurent. Les enfants riaient, les créatures manifestaient leur joie par des bonds, des applaudissements pour ceux qui avaient des mains, et des cris joyeux dans tous les sens.
-Mais je..
-T’occupes, le coupa Azareth d’un ton soudain complice. Entrons, Myriah se fera un plaisir de t’expliquer la suite.
Ils entrèrent à nouveau dans la maison d’Himous, où les trois autres personnages ne semblaient pas avoir bougé d’un centimètre. Tous souriaient à nouveau, même le chat dont les yeux rieurs trahissaient la gaieté.
-Assieds-toi, Thomas, dit celui-ci d’une voix douce.
Le garçon s’exécuta sans un mot, s’asseyant à la même place que celle où il était précédemment. Il était gênant de sentir tous les regards posés sur soi, même en commençant à connaître ces étranges créatures..
-Vois-tu, repris Myriah, nous aimerions que tu retourne sur ta planète, et que tu imagine quelque chose, quelqu’un, qui serait à la fois bon et capable de se battre. Quelqu’un pour nous protéger des monstres qui nous envahissent…

-Vois-tu, repris Myriah, nous aimerions que tu retourne sur ta planète, et que tu imagine quelque chose, quelqu’un, qui serait à la fois bon et capable de se battre. Quelqu’un pour nous protéger des monstres qui nous envahissent…
-Ingénieux.. Mais vous aviez dit que ça prendrait des années pour qu’une bactérie se développe..
-C’est bien là le problème _Et tutoies-moi par pitié. Il existe un moyen, pour que les bactéries créées se développent plus vite, en quelques jours seulement. Malheureusement, il faut un créer un philtre à consommer avant d’imaginer quoi que ce soit ; et pour qu’il soit efficace, il faut que ce soit ce consommateur qui le fasse..
-Ah.. Et bien entendu il est très compliqué.
Le chat eu un regard gêné.
-Pas vraiment non, il suffit de mélanger tous les ingrédients… Le problème, c’est que c’est aussi toi qui doit aller les chercher.
-Ben tiens… Je suppose qu’il y aura du lait de poule, de la neige chaude ou d’autres absurdités ?
-Allons, ne soit pas si agressif… Si tu veux t’en aller, nous ne te retenons pas. La porte est ouverte.
Thomas lança un regard hésitant vers la porte, puis soupira.
-Excuse-moi. Continue.
-Bien.. Les ingrédients sont difficiles d’accès, comme tout philtre qui se respecte. Tu devras faire preuve de courage, de persévérance, et… Il sembla hésiter. De loyauté.
-Ca me prendra combien de temps cette histoire ?
-Eh bien, d’après mes calculs, pour avoir une chance de repousser les ennemis, tu devras avoir bu le philtre dans 12 jours.
-Et mes parents…
-Peut-être pourrais-tu leur dire que tu t’es absenté chez un ami ?
-Pendant 12 jours !
-Eh bien, vous êtes parti à l’aventure camper dans les bois..
-Moui… Mais le garçon était dubitatif. Sa mère le laisserait-elle partir sans rien dire ?
Tous les autres avaient les yeux fixés sur lui, comme si sa réponse était décisive sur leur avenir…Ce qui était un peu le cas !
-Je vais les appeler.
Tous eurent un soupir de soulagement. Aknar sautilla sur place en tapant dans ses mains, comme le font les petits bonhommes adorables de quelques dessins animés.

-Ca va, ça va dit-il avec un sourire gêné. Il se leva et sortit son téléphone portable de sa poche. Les regards étaient fixés sur lui. Azareth s’approcha de lui, les yeux rivés sur le petit cellulaire.
-Qu’est-ce que c’est ? Demanda-t-il avec curiosité.
-Mon portable.. Répondit Thomas d’un air surprit.
-Tu l'as eu où?
-Dans un magasin...
-A quoi cela sert-il ? Insista le centaure, visiblement très intéressé.
-Mais à téléphoner enfin !
Le jeune homme perdait patience. Azareth retourna à sa place précédente d’un air vexé.
-Bon bon, ça va..
Après avoir secoué la tête avec exaspération, Thomas composa le numéro du téléphone de sa mère. Après quelques minutes silencieuses, il raccrocha rageusement.
-Super-Opérateur, passe partout et à toute heure !! Chantonna-t-il avec ironie. Tu parles !!
Les étranges personnages restèrent silencieux. Puis, ce fut Himous qui prit la parole.
-Est-ce que cela fonctionne vraiment ?
-Mais quoi ? Qu’est-ce que c’est sensé faire ? Demanda Azareth. Je comprend rien moi !
-T’as qu’à lire plus souvent.. Répliqua son congénère, non sans un petit rire.

J'suis vraiment passionée !! Tu es très douée !!

Mici

Thomas soupira, puis commença à expliquer avec patience que le téléphone servait à communiquer à distance, mais qu’évidemment ici le réseau était inexistant..
-Comment on fait ? Demanda-t-il d’un ton las. Est-ce que dans deux jours vous pourrez me renvoyer provisoirement là-bas ?
-Je crains que ce soit impossible, répondit Myriah de sa voix douce et profonde de femme. Dans deux jours, tu seras bien loin d’ici. Or, la porte se trouve là où tu as atterris tout à l’heure…
Après un silence, elle ajouta :
-Mais je peux peut-être nous arranger…
Les regards se tournèrent vers elle.
-Je peux faire en sorte que tes parents soient persuadés d’avoir reçu un appel.
Aussitôt, Himous et Azareth laissèrent échapper une exclamation de surprise.
-Non, ne fais pas ça ! Fit Himous d’un ton grave.
-Myriah, non ! Répéta Azareth.
-Ben quoi ? Demanda Thomas d’un ton un peu perdu.
Personne ne répondit. Il regarda tour à tour chacune des créatures avec insistance, jusqu’à ce que Himous explique :
-La magie est impraticable sur Terre. Enfin, presque.. On peut l’utiliser, mais il faut avoir de très grands pouvoirs.. Et après avoir jeté un sort, on devient complètement vidé de toute force.. Il est très difficile de s’en remettre.
Thomas le regarda longuement. Tout était si difficile à croire, et pourtant.. Quelque chose lui disait qu’il devait faire confiance à ces gens.
Myriah désigna son cellulaire d’un geste du menton.
-C’est l’inverse pour ce que vous appelez « technologie ». Pour nous, la technologie n’existe pas car elle est impossible sur Imalia. Mais sur Terre, vous réussissez à vous en servir..
Le jeune homme se remémora alors la réaction du chat lorsque Mathieu lui avait téléphoné : Son expression de surprise fascinée, la façon dont il s’était mit sur les deux pattes arrières, comme pour voir le téléphone de plus près..
-C’est pour ça que tu étais étonnée de voir que mon téléphone fonctionnait, lorsque nous étions sur terre, fit-il d’un ton songeur.
Le chat eut un petit sourire gêné.
-Eh bien, disons que je savais que cela existait mais.. Enfin, le voir en vrai ça a été.. Un choc !
Thomas sourit. Un vrai sourire sincère, contrairement à son habitude. C’était, comprenait-il, exactement ce qu’il ressentait par rapport à la magie ici. Il avait du mal à y croire, mais elle existait…
Il se rassied dans le canapé, sous le soupir de soulagement d’Aknar, et soupira.
-Sinon, je pourrais retourner sur Terre maintenant et les appeler, proposa-t-il soudain.
Myriah échangea un regard avec les centaures ; puis dit calmement :
-Crois-tu réellement que si nous te renvoyions sur Terre aujourd’hui, nous ayons une chance pour que tu reviennes ?
Le garçon resta silencieux quelques instants. Elle avait raison.. Si il retournait sur Terre, il penserait que tout n’est qu’un rêve. Il refuserait de revenir, c’était certain…
-Donc, qu’est-ce qu’on fait ? Demanda-t-il d’une voix résignée (On ne chasse pas si vite les mauvaises habitudes…)
Les regards se tournèrent vers Myriah. Himous secouait la tête en la fixant avec insistance, mais elle ne le regarda pas. Ses yeux bleus restaient posés sur Thomas.
-Je vais le faire sans plus tarder. Elle eut une sorte de sourire, qui aurait put être inquiétant de la part d’un chat, mais qui n’avait rien de tel. Et ne t’inquiète donc pas Himous, reprit-elle en le regardant enfin, je fais mon devoir. Nous n’avons pas d’autre choix.. Je m’en remettrais, tu as ma parole.
Les centaures hochèrent la tête avec gravité, visiblement résignés. En effet, le ton qu’avait employé Myriah était doux mais catégorique. Elle ne changerait pas d’avis.

Chapitre 5

-Tout d’abord, je vais t’expliquer comment réunir les éléments nécessaires à la préparation du philtre, dit-elle d’une voix enjouée.
Myriah bondit souplement sur la petite table basse qui ornait le salon, et ferma les yeux. Elle resta ainsi immobile, ne semblant même pas respirer, durant plusieurs minutes au cours desquelles l’adolescent regarda chacun des autres individus d’un air interrogatif.. Mais personne ne lui rendit son regard. Il en déduisit qu’il fallait attendre, et resta donc sagement immobile.
Puis, le chat ouvrit de nouveau ses beaux yeux bleus.
-Voilà!
-Voilà quoi..? Marmonna-t-il d’un ton soupçonneux.
-Eh bien à présent, chaque fois que tu pensera au philtre, les éléments apparaîtront dans tes pensées.
-Oh.. Ca aurait pas été plus simple de les noter sur un papier? Comme.. Une liste de courses..
Les centaures eurent un sourire.
-C’est dépassé, remarqua Aknar d’une voix amusée. Comme ça, tu ne risque pas de perdre la liste ou de te la faire voler..
C’était bien vu, se dit Thomas. Lui qui perdait toujours tout…
Il essaya donc de penser au philtre.
Le philtre qui permet d’accélérer la croissance des bactéries, songea-t-il en visualisant soudain un flacon de verre rougeâtre.
La voix du chat retentit alors. Au début, il pensa qu’elle était en train de lui parler ; mais il s’aperçut vite qu’elle ne remuait pas les lèvres. La voix retentissait dans sa tête…
-Tu devras gravir la montagne Agladhis. Là-haut tu trouveras un homme qui vit en compagnie des légendaires Chevaux de Cristal. Cet homme est le seul à posséder le premier ingrédient qu'il te faut: La poudre des fruits de Masothas, un arbre au feuillage pourpre que lui seul, Izokah Grentad cultive.
Ensuite, tu iras par delà le fleuve glacé de Thélan, chercher..
Le jeune homme cessa de se concentrer.
-Super! S'exclama-t-il, soudain enthousiasmé.
Il avait l'impression de faire de la magie, lui aussi.. Peut-être pourrait-il apprendre à en faire, sur ces terres merveilleuses?
Une montée d'adrénaline parcourut les reins de Thomas. A présent tout lui paraissait.. Incroyablement excitant!
Azareth souriait de toutes ses dents.
-Et la bonne nouvelle, c'est que je t'accompagne!! Lança-t-il joyeusement.
-Et je t'accompagne aussi, fit Himous sur le même ton.
Azareth prit un faux-air ronchon.
-Ca c'était la mauvaise nouvelle!

La petite troupe installée dans la maison de Himous avait retrouvé son sens de l'humour et sa gaieté. Thomas se surprit à souhaiter que cette ambiance ne les quitte pas..
Il avait enfin accepté l'idée que tout cela était réel. Qu'il avait une mission à accomplir et que, quoi qu'il arrive, il ferait son possible pour la mener à bien..
Plus aucune trace de mauvaise volonté ne subsistait en lui.. Là encore il se demanda si la magie n'y était pas pour quelque chose!
Après des au revoir plutôt émouvants, le chat sortit de la maison le premier pour aller sur Terre et lancer son sortilège.
-Attendons son retour avant de partir aussi, proposa Himous d'un ton presque catégorique.
-Non, répliqua Azareth. Non, il faut partir maintenant, il n'y a pas de temps à perdre vieille citrouille!
-Il a raison, fit Thomas d'un air apaisant. Partons, ça vaudra mieux.
Personne n'osa ajouter mot. Silencieusement, ils quittèrent les lieux à leur tour et prirent un pas énergique vers la première épreuve: Les montagnes Agladhis.
-Je n'ai pas d'armes? S'inquiéta le jeune homme. Pas de révolver? Ou de lance-roquettes?
-Qu'est-ce que c'est que ce charabia? demanda Azareth, amusé. Tu auras une épée, comme tout le monde!
-Hein? C'est toujours le moyen-âge chez vous?
Puis il se mordit les lèvres: Pas de technologie donc pas d'armes à feu!
Souriant joyeusement, le petit groupe voyait disparaître derrière eux la maison du centaure brun.
-Au fait, où est Ak...
Thomas n'eut pas le temps de finir sa phrase: Il venait de s'apercevoir qu'Aknar bondissait autour de lui, comme un chien fou de joie du retour de son maître.
-Tu viens aussi?!
-Bien-sûr que je viens! fit l'animal de sa petite voix aigüe, l'air indigné.
Himous le réprimanda d'une voix de professeur:
-Enfin Aknar, tu es bien trop petit...
-Je veux venir!!!
-...Et trop faible..
-S'il vous plaît!!
-...Tu vas nous retarder..
-Je veux venir, je veux venir, je veux venir! Criait-il comme un enfant faisant un caprice.
L'adolescent se boucha les oreilles pour échapper à ses cris stridents.
-Qu'il vienne ou mes oreilles ne s'en remettront pas! Se plaignit-il.
-...Bon puisque je n'ai jamais mon mot à dire de toutes façons...
Et c'est donc avec un Himous boudeur et un Aknar surexcité que la troupe reprit sa route. Le temps était agréablement chaud, tout autour d'eux se dressaient d'étranges arbres qui donnaient une ambiance tropicale et exotique au voyage.
Des bruits d'animaux les accompagnaient, bien différents de ceux qu'avait connut Thomas sur Terre!
L'adolescent pensait à tant de choses à la fois..
Ce monde étrange, aux habitants imaginés de toute pièce, avec une histoire si fantastique! Tous étaient si sympathiques, si accueillants..
Cependant il ne pouvait s'empêcher d'écouter cette petite voix râleuse qui lui marmonnait: « Évidemment qu'ils sont accueillants, et heureusement! C'est à cause d'eux que tu es ici non? »

La marche fut longue avant d'apercevoir enfin les montagnes Agladhis. Thomas fut le premier à perdre peu à peu sa fougue du départ, pour laisser place à la fatigue d'un tel effort physique.
Azareth s'en rendit compte, puisqu'il lui lança avec un sourire moqueur:
-On m'avait pourtant dit que les humains étaient endurants?!
-Si je n'avais pas séché toutes les séances de sport au collège et au lycée peut-être le serais-je.. Ronchonna le garçon entre ses dents.
Ses mollets lui rappelaient à chaque instant que s'il avait été un peu plus entraîné cela se serait sans doute beaucoup mieux passé. La douleur lui donnait une impression de lourdeur; d'entrave, et pourtant il ne ralentissait pas.
Si son professeur de sport avait eu le temps de lui apprendre quelque chose, c'était bien que la fatigue était psychologique. Il suffisait de se dire que la douleur n'avait aucune importance. Ne pas l'écouter. Ne surtout pas faire attention à elle..
Le valeureux adolescent résista longtemps avant de s'asseoir sur un gros rocher au bord du chemin.
Les autres, qui ne semblaient guère souffrir de la fatigue, s'arrêtèrent sans s'asseoir.
-Bon eh bien nous avons fait un bon quart du chemin, fit Azareth.
-Quoi c'est tout? S'indigna le jeune homme d'une voix outrée. Mais on les voit d'ici!
-Tu croyais que c'était juste à côté, répliqua son interlocuteur avec un petit sourire. Eh bien non, et avant d'arriver en haut tu auras le temps de t'en rendre compte... Les montagnes Agladhis sont...
Il s'interrompit.
Quelque chose avait bougé dans les fourrés...
Tous les regards se tournèrent vers le buisson.
-Un serpent? S'enquit Thomas.
-Nous ignorons ce qu'est un « serpent » répondit Himous d'une voix grave, concentré sur le buisson en question.
Soudain, une sorte de petit lutin jaillit comme un diable hors de sa boîte, provoquant les sursauts de chaque membre de la troupe.
-Espèce d'idiot! Maugréa Himous.
Le petit bonhomme vêtu de bleu sautillait sur place, visiblement paniqué.
Ses oreilles étaient longues et pointues, et une petite barbe brune ornait son menton. Il semblait plutôt jeune pour un lutin.. Ses longs cheveux bruns lui arrivaient sous les genoux, attachés en une queue de cheval mal coiffée.
-Ils arrivent!! C'est horrible, ils sont passés par l'une des brèches et ils veulent nous massacrer!!
Sa voix était presque aussi perçante que celle d'Aknar, aussi Thomas grimaça en l'entendant.
-Qui ça? Demandèrent Azareth et Himous d'une même voix.
-L'armée de Cozmo!! Il a réussit à corrompre quelques chevaux de Cristal, qui ont retrouvé leurs cavaliers! Ils vont nous tailler en pièce, nous..
-Reprenons notre route, nous n'avons plus de temps à perdre, grogna Himous.
-...Écarteler au soleil...
-Oui, il faut accélérer le mouvement.. Tu crois que ça ira Thomas? Demanda Azareth.
-...Nous obliger à manger par le nez...
-Il faudra bien, fit le jeune homme avec détermination.
-...Étrangler avec nos propres cheveux...
-Mais c'est finit oui? Coupa Azareth.
-Mais rendez-vous compte!!
-Mais on a comprit c'est bon! Râla le centaure roux avec une pointe d'amusement dans la voix malgré la situation.
Aknar, quant à lui, ne bougeait guère, et ne parlait plus. Il semblait terrorisé..

-Ca va Aknar? Demanda Thomas.
Le petit animal sembla sortir de sa torpeur, et reprit de l'assurance:
-Oui, merci! Je n'ai pas peur!
-Tant mieux..
-Ne perdons plus de temps, fit Himous.
Thomas voulut voir ce que faisait le lutin, mais ce dernier avait déjà disparu dans d'autres buissons..
C'est donc avec une douleur persistante dans les jambes que Thomas se remit en route vers les montagnes.
Le temps passait, les chemins défilaient, aux décors parfois arides, parfois somptueux. Et au fur et à mesure qu'ils avançaient, l'air commençait à se rafraîchir.
Un petit vent s'était mit à souffler, glacial. Il approchaient..
Au bout d'un certain temps, trois des quatre compagnons étaient frigorifiés.
-Vous auriez pu prévenir, j'aurais pris une doudoune, grogna l'adolescent.
-Je ne me souvenais plus qu'il faisait aussi froid ici! Fit Azareth, dont la voix trahissait des grelottements incontrôlés.
Le petit Aknar était, pour sa part, plutôt en bonne forme. Son épaisse toison de poils roux le protégeait du froid comme l'aurait fait un chaud manteau.
-N'empêche, commença Himous, il est étrange que nous n'ayons pas croisé de...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase.
Tous les regards étaient braqués sur la droite du chemin, là où une bien étrange créature se tenait, immobile, dans une sorte de cercle d'herbe sèche.
En effet, partout autour d'elle l'herbe était verte et semblait tendre.. Mais sous ses pieds, dans un diamètre de trois mètres environ, tout était brun, desséché, mort.
La bête ne semblait pas souffrir du froid, bien qu'elle n'eut aucun poil pour s'en protéger. Sa peau semblait lisse, de couleur brune tirant sur le mauve. Son corps était de la taille de celui d'un centaure, mais sa tête était bien moins haute.
Juché sur ses quatre membres osseux mais épais, le regard jaune perçant de l'animal ne semblait pas avoir vu la petite troupe.
Il avait un long museau carré, et une sorte de crinière rouge tirée en arrière, qui formait des pics pointés vers son arrière-train _un peu affaissé par rapport à ses épaules, d'ailleurs, comme pour dissuader quiconque de l'attaquer dans le dos.
-Il.. Il n'a pas de bouche, murmura Thomas.
Non, il n'en avait pas. Il n'avait pas de queue non plus.
En revanche, il avait de petites oreilles en pointes couchées en arrière, collées à sa nuque. Mais surtout, chacun de ses membres étaient pourvus de griffes disproportionnées semblables à des serres de rapace, d'un rouge aussi vif que celui de sa « crinière ».
Puis il tourna la tête dans un mouvement précis et rapide. Ses yeux à la pupille de serpent se posèrent enfin sur les voyageurs..
Mais il semblait indifférent. Il se déplaça sur le côté, d'une démarche un peu hasardeuse, voire amusante. Mais ce qui se passa alors sous ses griffes fut moins amusant..
La bête foula de ses pas l'herbe encore verte. Puis elle y enfonça profondément ses serres, et alors.. L'herbe, dans un rayon de trois mètres autour d'elle, sécha immédiatement.
Himous laissa échapper un cri étouffé de surprise.
-Mais c'est un...
-Un razor, termina Azareth. Oui, on dirait bien..
-Il aspire la vie?!
-Oui Thomas, fit le centaure roux. Il en dépouille tout ce qu'il peut.. Même des animaux.
Un frisson de plus parcouru le dos du jeune homme.
-Nous pensions qu'il ne s'agissait que d'une légende, reprit Himous à voix basse. Mais ils existent..
Le razor ne semblait pas vouloir les attaquer, aussi tout le monde se détendait peu à peu, profitant de cette courte pause pour se reposer.
Ce fut une erreur.