Un petit début.

La brume recouvrait tous le paysage. Une odeur acre de fumé volait parmi la brise. Le silence régnait sur la pleine. Un soleil rouge s'annoncer à l'horizon. Un bruissement rompis le silence.
J'étais tapi dans les buissons depuis la veille. Tous mon corps était ankylosé de cette attente interminable. Mes yeux étaient rouges de larmes, mon visage était recouvert de sel et de sang coagulé mais qui n'était pas le mien. Des images d'horreurs martelaient toujours mon esprit.
Le bruit se rapprochait de moi, mon corps se tendit, je savait pourtant qu'on ne pourrais me voir parmi les feuilles et les arbustes, la lumière n'était pas encore assez forte pour me découvrir au yeux d'un homme. Je sentait mon cœur battre à cent à l'heure, j'avais l'impression qu'à cause de lui on me découvrirais. Mais le bruit fini par s'éloigner.
Lentement je me retournais sur le dos, mon corps se rebella et des millions de chatouillements se déversèrent dans mes veines, je du me lever et marcher pour que cela se passe. Le froid me picorait le visage et tous le corps.
Mes habits n'étaient plus que des loques déchirées et crasseuses de sang, de boue et de sueur. J'avançais lentement, j'étais perdu, j'avais couru sans regarder ou j'allais quand j'avais fuit ma maison en compagnie des gens du village.
Les tambours avait résonnaient dans la vallée, des cris meurtriers c'était fait entendre, des torches de feu étaient apparu, et le bruit des sabot de chevaux enragés au galop c'était élevés sur la plaine.
Ma mère avait attrapait mes petits frères et m'avait confié le cheval que l'on possédait, mon père était sortit arme au point prêt à défendre notre village. J'avais couru le cheval en longe mais celui-ci avait pris peur, partant dans un galop effréné me faisant chuter, je l'avait laissé s'échapper en me faisant tirer.
Ma mère avait disparu dans la foule de gens en fuite. Les gens tombaient autour de moi touchaient par des flèches. La peur me faisait courir plus vite, et je ne pensais à rien. Dans ma course un homme me tomba dessus en chutant de son cheval, je poussais un cri en découvrant mes mains couvertes de sang quand je me fut dégagé de lui.
Toutes ses images de sang me revenaient sans arrêt.
Mes pas me menèrent bientôt au niveau de mon village, je ne sais par quel miracle. Il n'y restait plus que des cendres et des cadavres amoncelés. Quelques animaux toujours vivant étaient revenus là et marchaient en slalomant entre les cadavres.
Je m'avançais et découvrais un spectacle des plus horribles, mes amis, mes voisins gisaient à mes pieds, leur corps peint du blanc de la mort et raide comme la pierre, certains avaient les yeux ouverts, j'évitais de croiser ses regards sans vie.
L'horreur s'accentua encore plus quand je vis mes frères allongeaient à terre ,il était serré l'un contre l'autre comme pour se donner du courage face a leur fin tragique, leurs corps étaient froids et immobiles. Je me jetais à terre pour les prendre tous deux dans mes bras, les larmes coulaient en un long fleuves sur mon visage.
Je posais un regard plein de peine sur la plaine quand je distinguais un peu plus loin ma mère éventré et mon père à ses côtés, la prenant dans ses bras dans un dernier geste d'amour, le dos transpercé d'une lance. Un frisson m'envahis et je lâchais mes frères les reposant avec le plus de tendresse possible au sol, je me dirigeais vers mes parents, ou du moins leur cadavres. Bientôt les charognard se jetteraient sur le festin que ses cadavres leur offriraient.
L'épée de mon père luisait encore dans sa main, je la dégageait et la pris après avoir posé un baisé sur le front de mon père comme dernier adieux.
Cette lame me paraissait si lourde dans ma main. Je la regardais alors que le vent faisait volé mes longs cheveux sur mon visage où les larmes ne cessaient toujours pas de couler.
Me baissant vers ma mère je décrochais de son cou son si jolie médaillon, il était étonnant que les guerriers ne lui ai pas pris d'ailleurs, l'épée de mon père leur était sans valeur elle était tellement abîmée et vieille, mais ce médaillon?
Je le pris et le mis à mon cou il était légers et finement taillé de quelques pierres malheureusement recouvertes de sang. Je me promis de le nettoyer rapidement car il collait vraiment de sang.
Je restais dans le village tous l'après midi, face à ma famille décimé, assise sur le sol. Vers la fin d'après midi les charognards apparurent, je les accueillais à la manières que le faisaient les villageois de mon village, puis je me levas et quitta les ruines maudites de mon passé. Avant de partir j'avais posé sur les corps inertes de ma famille un dernier baisé et les fleurs blanches destinées aux morts, puis j'avais disparu en direction du ruisseau dans les bois.
Le chemin me paru long et lourd, mes épaules me paraissaient porter un si lourd fardeaux. Je n'avais que 16 ans, âge où les jeunes filles du village se préparaient à accueillir pour la première fois un homme parmi leur couche. Je devais participer à cette cérémonie la semaine suivante, mais il n'en serrait rien. L'homme que m'avait désigné le conseil était mort comme tous les autres, et cette tradition de toute façon ne m'enchantait point. Mais je n'avais plus à présent a m'en faire pour cette cérémonie.
Le ruisseau paru m'accueillir les bras ouverts, et la soif qui me tiraillait depuis si longtemps m'envahis tout d'un coup, je couru vers le ruisseaux, me laissais tomber sur le bord et plongeais mes mains si sale dans l'eau, et me mis à boire.
L'eau était fraîche et paraissait redonner vie à mon corps et à mon âme. Je but longuement sans m'arrêter, la soif paraissait intarissable, les gorgées d'eau coulaient dans ma gorge.
Enfin je me redressait et reprenait doucement mon souffle. De mon visage tombaient des gouttes d'eau sales et crasseuses. J'approchais mon visage de l'eau et découvris un horrible reflet de moi-même. Mon visage était creusé, mes yeux étaient rouges et gonflés, mon teint était noiraud de boue et de sang séché, mes cheveux étaient collant et emmêlés.
Il me faudrait me laver rapidement, j'enlevais donc mon reste de guenille les posant sur le bord de la rivière, et entrais nu dans l'eau fraîche qui me mordis brutalement. Je m'activais à me laver, ma peau noire repris doucement sa couleur rosée naturelle, quoique beaucoup plus blanche qu'à l'accoutumée.
Je sortis de l'eau et me mis à laver énergiquement mes guenilles, seul vêtement qu'il me restait, je tenais tous de même à les tenir propre, et surtout sans odeur de sang. Après les avoir laver je les étendit sur le sol, la ou la lumière du soleil procurait une chaleur douce. Je m'étendit aussi sur le sol pour laisser mon corps se reposer de ce qu'il avait vécu, et mon esprit aussi. Je sombrait instantanément dans le sommeil. Un sommeil trop profond pour que je me souvienne de quoi que se soit.