Esquisse d'un premier chapitre

Allongée sur son lit, le tête dans les étoiles, les yeux rivés sur le plafond, elle ne sortait pas de ses pensées malgré le vacarme qui régnait derrière la porte. Ses frères et sœurs se disputaient encore, sa mère criait de nouveau et comme toujours, son père râlait. Il ne fallait pas qu'elle tarde à se lever ou bien elle aussi devrait subir des reproches quoi qu'elle en subirait même en se levant maintenant. [Un peu long. Je l'aurais coupé en 2, genre "Il ne fallait pas qu'elle tarde à se lever, ou bien elle aussit devrait subir ces reproches...Quoi qu'en y songeant, elle se dit qu'elle les subirait même si elle se levait immédiatement." ]Même en essayant de se raisonner, elle ne parvenait pas à effacer de son esprit ce visage, son visage. Il était si beau... Ses cheveux bruns encadrant une figure souriante, ses yeux marron [marrons] pétillants d'humour et de bien-être, il semblait si heureux, si bien et tellement inaccessible... De plus, elle ne le reverrait jamais. Une légère larme coula sur sa joue. Une larme sur tout ce qu'elle était et surtout, sur tout ce qu'elle n'était pas. Elle aurait aimé être tellement plus. Bien-sûr qu'elle adorait vivre ici, bien-sûr qu'elle aimait sa famille, évidement qu'il y avait plus malheureux qu'elle mais elle n'avait pas la tête à ce morfondre sur le sort des autres. Elle essuya avec le dos de sa main le coin de son œil, retira sa couette, se leva d'un bond et une fois que la tête eut finit de lui tourner, elle enfila sa robe de chambre et glissa ses pieds nus dans les pantoufles au pied du lit. Elle inspira un bon coup en fermant les yeux puis les ouvrit et courageusement se dirigea vers la porte. A peine eut-elle tournée la poignée qu'une masse s'abattit dans ses bras. Sa petite sœur venait de lui sauter dessus comme chaque dimanche matin, la vie continuait... Elle se dirigea vers la cuisine, s'installa à la table et versa des céréales dans un bol.

- Anna, tu te lève trop tard ! Anna, tu sors trop le soir ! Anna, fais attention à toi tu vas gâcher ta vie ! Anna, tu n'a [as]pas dormi cette nuit ! Anna arrête de désespérer sur ton sort, tu n'est [es] pas si malheureuse. Anna....

Elle s'enferma dans sa bulle et les paroles de reproche que sa mère lui adressaient lui passèrent au-dessus de la tête. Elle n'était décidément aidé[aidée] par personne et un sentiment d'inutilité lui traversa soudain le corps.[l'esprit?] Elle fini son bol avec une légère envie de s'enfuir en courant mais maîtrisa ses émotions, comme toujours, comme chaque matin. Elle se leva en montrant une impression de maîtrise de son corps et de ces gestes. Elle prit un jean et un pull blanc dans sa chambre puis se réfugia dans la salle de bain. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle se sentait bien ici. Peut-être était-ce le seul endroit de la maison où elle pouvait être tranquille. Une douche chaude lui fit du bien et lui remis les idées en place. Elle s'habilla avec lenteur malgré les coups redoublés de Laura, sa plus grande sœur, et fini par une petite touche de crayon gris sous ses iris bleu. Elle sorti, salua sa sœur qui la gratifia d'un grand sourire. Attrapant ses clefs, son manteau et quelques pièces qui traînaient par là, elle quitta ce lieu bien trop bruyant. En fermant la porte, elle croisa le regard désapprobateur de sa mère et celui, protecteur, de son frère. Anna descendit les escaliers et une fois dehors, inspira l'air frais à grandes bouffées, espérant ainsi renouveler ses idées. Sans savoir où elle allait, elle commença à marcher, regardant autour d'elle les arbres, les oiseaux et le pâle soleil de ce dimanche matin. La tête en l'air, les yeux fermés, offrant son visage à la brise fraîche et naissante. Marchant, inatentive[inattentive] à ses mouvements, elle senti le sol se dérober sous ses pieds. Après un instant qui lui parut bien long, elle toucha finalement le sol, ressentant une violente douleur dans les côtes. Elle ouvrit alors les yeux et prit conscience. Elle était allongée par terre, sur le ventre, le menton posé contre le bitume. Elle posa ses mains sur le sol et une douleur s'y installa lorsqu'elle poussa le sol[répèt] pour s'asseoir.
Une voix l'interpella :

- Tu n'as rien ?

Elle leva les yeux et son esprit s'embrouilla.

- Non, je...merci.... Je ne sais pas pourquoi je suis tombée..... Je....je ne comprend pas !
- En tout cas, c'était une belle chute ! T'as de la chance de ne t'être rien fait. Tu veux que je te raccompagne quelque part ?

Sa voix était encore plus belle que dans ses souvenirs. Il était encore plus lumineux sous le soleil et son regard, et son sourire dont elle se rappelait si bien. Arrêtes de rêver, il s'inquiète !

- Euuh, oui je veux bien, je n'habite pas très loin.

Il lui tendit une main qu'elle accepta avec soulagement. Elle se leva et ne pu empêcher un petit cri. Sa cheville lui faisait mal.

- Tout va bien ? Tiens, passe ton bras au-dessus de mes épaules, je vais t'aider à marcher !

Elle le remercia d'un sourire et c'est ensemble qu'ils prirent le chemin de son appartement. Elle appréciait chacun de ses pas, chacun de ses contact et respirait lentement pour garder son calme. Malgré le parfum enivrant de son compagnon de route. Elle n'arrivait pas à avoir conscience de ce qui lui arrivait et c'était peut-être mieux ainsi...[/b]